Depuis vingt-cinq ans, l’histoire entre Michael Tilson Thomas et l’Orchestre symphonique de San Francisco conserve la fraîcheur d’une lune de miel. Après avoir dirigé les orchestres de Los Angeles (sa ville natale) et de Londres, «MTT» a porté cette phalange au sommet de la hiérarchie symphonique américaine. S’il tire à présent sa révérence, il n’abandonne pas totalement son orchestre, dont il reste directeur musical honoraire. Mais la tournée les menant ensemble à l’Auditorium de Lyon conservera une saveur particulière. Avec Stravinsky, Michael Tilson Thomas est en terre familière. Sa fascination pour le compositeur russe remonte à l’enfance et concerne autant sa musique que sa manière de diriger, «semblable à un danseur plutôt qu’à un musicien». C’est au contact du maître lui-même qu’il a perçu l’éblouissante beauté et l’énergie sans pareille de L’Oiseau de feu, un des trois ballets qui ont propulsé le jeune Stravinsky au sommet. En ouverture de programme, Lope nous révélera une autre facette de l’art de Tilson Thomas : celle d’un compositeur dont la vie tout entière a été dévolue à l’orchestre. Et Gautier Capuçon nous envoûtera dans le Premier Concerto de Saint-Saëns, l’une des pages majeures du répertoire pour violoncelle.