En clôture de la journée Science et Musique, l’Orchestre national de Lyon revêt sa blouse blanche et nous ouvre son laboratoire dans ce concert présenté.
Programme
4:33
«Chaos» de La Création
Symphonie
Doctor Atomic Symphony
Distribution
Tout commence par le silence : dans ces 4 minutes 33 que lui offre l’extravagant compositeur américain John Cage, l’auditeur entend sa propre musique à travers les bruits de son environnement, perçoit son propre corps comme s’il se trouvait dans une chambre anéchoïque. La musique comme moyen d’explorer l’homme et le monde ? Les Antiques déjà mêlaient musique, arithmétique, géométrie et astronomie au sein de leur Quadrivium. Tout comme l’Anglais d’origine allemande William Herschel, scientifique à la double casquette : passé à la postérité comme le découvreur de la planète Uranus et des rayons infrarouges, ce brillant astronome fut également un musicien convoité, qui fit carrière d’organiste et de compositeur à Édimbourg, Halifax et Bath. Contemporain de Haydn, il est notamment l’auteur de vingt-quatre symphonies que l’on redécouvre avec délices depuis une vingtaine d’années.
Plus célèbre, le «Chaos» ouvrant La Création de Haydn emprunte au magnifique récit biblique de la Genèse plutôt qu’à la raison des sciences ; mais c’est une parfaite traduction sonore du désordre originel, à une époque où l’on s’interroge sur les balbutiements de l’univers. La science pense la musique et la musique pense la science. Au point d’en dénoncer les dangers avec John Adams et la symphonie qu’il a tirée de l’opéra Doctor Atomic. Cet ouvrage, sur un livret de Peter Sellars, se remémore la contribution de J. Robert Oppenheimer au Manhattan Project, les premiers essais de la bombe atomique et la panique qu’elle suscita. Un concert explosif.