«C’est quelque chose de viscéral. Une fois l’improvisation réalisée, elle m’échappe.» Nourri par cette urgence de l’improvisation, le piano de Gabriela Montero s’incarne dans ce programme original mêlant récital et ciné-concert.
Programme
Sarcasmes, op. 17
Sonate pour piano n° 2, en ré mineur, op. 14
Sonate pour piano n° 2, en si bémol mineur, op. 36
Sonate pour piano en fa dièse mineur
L’Émigrant [The Immigrant] – États-Unis, 1917, noir & blanc, muet / avec Charles Chaplin et Edna Purviance / © Lone Star Corp.
Musique improvisée au piano par Gabriela Montero
Distribution
Compositrice et improvisatrice, la Vénézuélienne Gabriela Montero s’est prêtée au jeu des concours internationaux mais, à l’exercice du récital, a rapidement préféré les projets originaux. Révélée par Martha Argerich, cette artiste engagée passe du baroque à la création, de la musique d’Amérique latine au répertoire russe. Féroce ou tendre avec Prokofiev, emportée avec Rachmaninov, elle devient un «Beethoven frisé» (pour reprendre les termes de Stravinsky à propos de son ironique sonate anticlassique et antiromantique) et prête finalement son imagination à Charlot en accompagnant un court-métrage aussi drôle que le sujet est tragique. Son piano intuitif et enthousiasmant nous rappelant ainsi qu’il n’est pas de plus sûr eldorado que la musique pour les Russes confrontés à la révolution comme pour le plus célèbre mendiant du cinéma.