«Ce qui l’intéressait, c’était la musique elle-même», confiait l’immense pianiste russe Elisabeth Leonskaja à propos de son professeur au Conservatoire de Moscou, Jacob Milstein. Une définition qui s’applique tout autant à elle-même, et à celui qui fut son mentor, Sviatoslav Richter.
Programme
Sonate pour piano n° 10, en ut majeur, KV 330/300h
Sonate pour piano n° 3, en fa mineur, op. 5
Sonate pour piano n° 21, en si bémol majeur, D 960
Distribution
De Richter, dont elle fut la seule véritable élève, Leonskaja apprit autre chose : «Quand il travaillait, Sviatoslav Richter s’enfermait dans sa chambre et jouait très lentement, et presque silencieusement. J’ai compris à cette époque que c’est du silence que naît la musique. Comme tout le reste d’ailleurs.» Ainsi peut-on résumer l’art de cette grande dame du piano : un engagement total, absolu dans son jeu ; et une fascination toujours intacte pour ces chefs-d’œuvre qui surgissent du silence des touches blanches et noires. Elle aborde dans ce récital trois compositeurs de son panthéon personnel. Mozart, dans la délicatesse et les émotions effleurées. Brahms, dans la fougue tempétueuse de la jeunesse. Et Schubert dans la douceur de son testament pianistique, qui ouvre des abîmes insondables.