Notes de programme

Charpentier, Te Deum

Lun. 11 avr. 2022

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Programme détaillé

Henry Purcell (1659-1695)
Ode à Sainte Cécile «Hail ! Bright Cecilia»

Texte de Nicholas Brady

• Introduction
• Récitatif (basse) et chœur avec soli : Hail ! Bright Cecilia
• Duo (alto et basse) : Hark ! hark! each tree
• Air (alto) : Tis nature’s voice
• Chœur : Soul of the world !
• Air (soprano) et chœur : Thou tun’dst this world
• Trio (alto, tenor, basse) : With that sublime celestial lay
• Air (basse) : Wondrous machine !
• Air (contreténor) : The airy violin
• Duo (alto et ténor) : In vain the am’rous flute
• Air (alto) : The fife and all the harmony of war
• Duo (2 basses) : Let these among themselves contest
• Chœur : Hail ! Bright Cecilia

[55 min]

--- Entracte ---

HENRY DU MONT (1610-1684)
SUPER FLUMINA BABYLONIS

[10 min]

Marc-Antoine Charpentier (1643-1704)
Te Deum (H. 146) en ré majeur

• Prélude (Marche en rondeau)
• Te Deum laudamus (basse solo)
• Te æternum Patrem (chœur et soli)
• Pleni sunt cœli et terra (chœur)
• Te per orbem terrarum (trio)
• Tu devicto mortis aculeo (chœur et basse solo)
• Te ergo quæsumus (soprano solo)
• Æterna fac cum sanctis tuis (chœur)
• Dignare, Domine (duo)
• Fiat misericordia tua (trio)
• In te, Domine, speravi (chœur et soli)

[25 min]

Distribution

Ensemble Correspondances
Sébastien Daucé direction
Caroline Weynants dessus
Lucile Richardot bas-dessus
Vojtech Semerad haute-contre
Antonin Rondepierre taille
Étienne Bazola basse-taille
Nicolas Brooymans basse

Purcell, Ode à sainte Cécile

Composition : 1692.
Création : Londres, 22 novembre 1692, fête de la Sainte-Cécile, par la Musical Society de Londres.

Purcell a composé de nombreuses odes, qu’on lui commandait pour célébrer des événements officiels (messages de bienvenue aux souverains, anniversaires royaux…) ou diverses circonstances. Parmi ces dernières, la fête de sainte Cécile lui a inspiré quatre odes : deux en 1683, une en 1685, et la plus importante, Hail ! Bright Cecilia, en 1692. Pour célébrer dignement la patronne des musiciens, la richesse de l’effectif réuni est remarquable : six solistes vocaux, chœur de quatre à six voix, orchestre à douze parties (2 flûtes à bec et flûte basse, 2 hautbois et basson, 2 trompettes, timbales, cordes et basse continue). Lors de la création, la presse londonienne a relaté l’interprétation «avec une grâce incroyable» de la deuxième strophe, «Tis nature voice», par le compositeur lui-même qui avait une voix de contreténor.

Le poème de Nicholas Brady ne s’étend pas sur la destinée tragique de Cécile, vierge et martyre romaine du IIIe siècle, mais seulement sur son rôle de figure tutélaire de la musique et des musiciens. C’est donc pour Purcell une invitation à célébrer la musique avec faste et allégresse, par une œuvre décorative très développée, aux accents plus profanes que religieux.

L’introduction orchestrale est une vaste symphonie en plusieurs mouvements enchaînés, à l’écriture contrastée, tantôt concertante, tantôt polyphonique (canzona fuguée). Une somptueuse écriture chorale se remarque dans les chœurs tantôt homophones, tantôt d’une polyphonie ouvragée, où se trouvent enchâssés des soli virtuoses, et où l’orchestre s’émancipe de rôle de simple accompagnement. Chaque numéro (air, duo, trio…) est longuement développé. On remarquera le goût bien connu de Purcell pour la «ground bass», formule de basse obstinée librement traitée qui permet aux solistes vocaux et instrumentaux de développer de multiples variations (duo «Hark ! hark ! each tree», où les voix et les violons et flutes évoqués par le texte littéraire rivalisent de virtuosité, air de basse «Wondrous machine» qui fait allusion à l’orgue).

L’arioso d’alto «Tis nature’s voice» que Purcell s’était réservé comme interprète figure les pouvoirs expressifs de la musique, dans une envoûtante incantation extrêmement ornée qui se saisit de chaque mot pour en illustrer le sens.

Le violon aérien («The airy violin»), la flûte amoureuse et la douce guitare («In vain the am’rous flute») sont évoqués tour à tour au fil des airs et duos, et les trompettes accompagnées des timbales retentissent d’accents guerriers («The fife and all the harmony of war»). Un grand chœur d’acclamation à six voix soutenues par un orchestre exubérant termine cette ode à la «grande patronne de nous (les musiciens) et de l’harmonie».
 
– Isabelle Rouard

Du Mont, Super flumina Babylonis

Originaire de Belgique, Henry Du Mont arrive à Paris vers 1640 et monte les échelons qui le mènent au plus proche d’un tout jeune Louis XIV récemment couronné. Son succès auprès du Roi l’amène à occuper des postes de plus en plus importants jusqu’à la charge de compositeur de la musique de la Chapelle. C’est là et pour Louis XIV qu’il forge la structure du grand motet, forme qui devient le sceau musical de la France dans une Europe où les chapelles rivalisent en inventivité́ musicale et en faste. 

Le motet à grand chœur Super flumina Babylonis est postérieur à 1673, date présumée de l’arrivée de la haute-contre de violon. Pour ce motet, qui date de 1674, l’hypothèse historique de la texture à cinq (trio + haute-contre de violon et taille de violon) a été retenue. Dans cette œuvre en effet, le trio reste le noyau organique, mais dans un contrepoint qui semble davantage pensé dans une texture élargie. Les deux parties intermédiaires présentes dans l’édition de 1686 jouent en effet un rôle un peu plus substantiel, sans toutefois être dépourvues des inévitables fautes et maladresses. Comme pour la taille du Memorare, elles ont donc toutes deux été récrites pour l’enregistrement de ce motet au sein du CD O Mysterium (Harmonia Mundi 2016). 

– Texte © Ensemble Correspondances 
 

Charpentier, Te Deum

Composition : 1692 (?), pour l’église Saint-Louis-des-Jésuites à Paris.

Charpentier composa sans doute six Te Deum, dont quatre seulement nous sont parvenus. Cette hymne de louange était chantée comme action de grâce, pour la consécration des évêques, la célébration des victoires militaires ou toute autre heureuse circonstance officielle : mariage ou naissance princière, signature d’un traité de paix, rétablissement de la santé du roi… Chaque corps de l’État, chaque académie, chaque corporation se devait de passer commande de telles pièces aux meilleurs compositeurs, et de les faire exécuter en grande pompe. Selon le modèle établi par Lully en 1677, le Te Deum prend alors la forme d’un «grand motet» pour solistes, chœur et un riche orchestre qui comporte généralement les trompettes et timbales, aux accents guerriers et majestueux. À Paris, ces Te Deum étaient souvent l’occasion de réunir les musiciens de la Chapelle royale, ceux de Notre-Dame, de la Sainte-Chapelle, de Saint-Germain-l’Auxerrois, et même ceux de l’Opéra.

On suppose que le Te Deum en majeur de Charpentier a été écrit au début des années 1690 pour l’église Saint-Louis-des-Jésuites. La présence des trompettes naturelles et de timbales, et le ton de majeur, d’un caractère «joyeux et très guerrier» (Charpentier a établi, dans ses «Règles de composition», une table des caractères expressifs des différentes tonalités) le destine sans doute à la célébration d’une victoire militaire, peut-être celle des armées de Louis XIV à Steinkerque le 3 août 1692.

Charpentier, qui passait pour «le plus profond et le plus savant des musiciens modernes» (Sébastien de Brossard), a occupé le poste prestigieux de maître de musique de l’église Saint-Louis de 1688 à 1698. Les jésuites l’avaient sans doute choisi parce qu’il pouvait représenter au mieux l’esprit de la Contre-Réforme : il avait séjourné dans sa jeunesse pendant trois ans à Rome, et avait été élève du célèbre Giacomo Carissimi, directeur de la musique du Collège germanique et hongrois – un fief jésuite.

L’église Saint-Louis-des-Jésuites (aujourd’hui Saint-Paul-Saint-Louis), où l’on venait écouter les prédications des meilleurs orateurs, était alors ornée d’un décor mobilier d’une grande richesse : boiseries, tableaux, statues, dorures, tentures brodées… Dans ce cadre somptueux, les cérémonies se déroulaient dans une ambiance théâtralisée, où la lumière des cierges, l’encens, les broderies et dentelles des habits sacerdotaux, et enfin la musique concourraient à une dramaturgie capable d’exalter la piété des fidèles.

Charpentier a particulièrement soigné la rhétorique du discours littéraire et musical de ce Te Deum, en cultivant les figuralismes et en articulant des enchaînements rapides entre solos, groupes de solistes, chœurs, parés de couleurs orchestrales différenciées. Cette éloquence au service de la persuasion et de l’émotion fait contraster des passages solistes soigneusement ciselés, d’une grande intériorité, avec la majesté joyeuse et énergique des tutti.

Charpentier est tombé dans un oubli total après sa mort, et c’est avec ce Te Deum que sa musique a fait sa réapparition au XXe siècle, dans un enregistrement de 1953 dont l’interprétation n’était pas totalement «historiquement informée». La célèbre fanfare introductive du prélude a servi comme générique de l’Eurovision, entendu pour la première fois cette même année lors de la retransmission télévisée du couronnement d’Élisabeth II d’Angleterre. On ne pouvait rêver meilleur hommage royal !

– Isabelle Rouard

Pour aller plus loin

Générique original de l’Eurovision

Ode à sainte Cécile – texte anglais

Hail! Bright Cecilia, Hail! Fill ev’ry Heart 
With Love of thee and thy Celestial Art; 
That thine and Music’s Sacred Love 
May make the British Forest prove 
As famous as Dodona’s vocal grove: 
Hark! Hark! Each Tree its silence breaks,
The Box and Fir to talk begin! 
This is the sprightly Violin,
That in the Flute distinctly speaks! 
‘Twas Sympathy their list’ning Brethren drew, When to the Thracian Lyre with leafy wings they flew. 

‘Tis Nature’s Voice; by all the moving Wood Of Creatures understood: 
The Universal Tongue to none
Of all her num’rous Race unknown! 
From her it learn’d the mighty Art
To court the Ear and strike the Heart: 
At once the Passions to express and move; 
We hear, and straight we grieve or hate, rejoice or love: 
In unseen Chains it does the Fancy bind; 
At once it charms the Sense and captivates the Mind. 

Soul of the World! Inspir’d by thee,
The jarring Seeds of Matter did agree, 
Thou didst the scatter’d Atoms bind,
Which, by thy Laws of true proportion join’d, Made up of various Parts one perfect Harmony. 

Thou tun’dst this World below, the Spheres above, Which in the Heavenly Round to their own 
Music move. 

With that sublime Celestial Lay
Dare any Earthly Sounds compare? 
If any Earthly Music dare,
The noble Organ may.
From Heav’n its wondrous Notes were giv’n, (Cecilia oft convers’d with Heav’n)
Some Angel of the Sacred Choire
Did with his Breath the Pipes inspire; 
And of their Notes above the just Resemblance gave,
Brisk without Lightness, without Dulness Grave. 

Wondrous Machine! 
To thee the Warbling Lute,
Though us’d to Conquest, must be forc’d to yield: With thee unable to dispute,
The Airy Violin
And lofty Viol quit the Field; 
In vain they tune their speaking Strings
To court the cruel Fair, or praise Victorious Kings,
Whilst all thy consecrated Lays
Are to more noble Uses bent; 
And every gratefull Note to Heav’n repays
The Melody it lent. 

In vain the Am’rous Flute and soft Guitarr, 
Jointly labour to inspire
Wanton Heat and loose Desire; 
Whilst thy chaft Airs do gently move 
Seraphic Flame and Heav’nly Love 
The Fife and all the Harmony of War, 
In vain attempt the Passions to alarm, 

Which thy commanding Sounds compose and charm.
Let these among themselves contest,
Which can discharge its single Duty best. 
Thou summ’st their diff’ring Graces up in One, And art a Consort of them All within thy Self alone. 

Grand Chorus

Hail! Bright Cecilia, Hail to thee! 
Great Patroness of Us and Harmony! 
Who, whilst amongst the Choir above 
Thou dost thy former Skill improve, 
With Rapture of delight dost see
Thy Favourite Art
Make up a Part
Of infinite Felicity.
Hail! Bright Cecilia, Hail to thee! 
Great Patroness of Us and Harmony! 

– Nicholas Brady 

Ode à sainte Cécile – texte français

Vivat ! Radieuse Cécile, vivat ! Emplis chaque cœur
De l’amour qu’il te voue à toi et à l’art divin
Qui est le tien. Puisse l’amour sacré de la musique 
Faire en sorte que la forêt britannique s’avère 
Aussi célèbre que la chêneraie de Dodone. 
Écoutez ! Écoutez ! Chaque arbre rompt son silence ; 
Le buis et le sapin commencent à converser ! 
L’un s’exprime au travers du Violon sémillant, 
L’autre, dans la Flûte, parle différemment ! 
Ce fut unis comme des frères par une même sympathie 
Qu’ils s’envolèrent, avec des ailes feuillues, au son de la Lyre de Thrace. 

Telle est la voix de la nature que comprennent 
Tous les êtres animés de la forêt : 
La langue universelle que n’ignore aucun membre De la gent nombreuse qui la peuple ! 
Grâce à elle, fut enseigné l’art suprême
De charmer l’oreille et de toucher le cœur, 
À la fois d’exprimer et de susciter les passions. 
Nous entendons et aussitôt souffrons ou Haïssons, nous nous réjouissons ou aimons.
En des chaînes invisibles, elle retient l’imagination. 
A la fois, elle envoute les sens et subjugue l’esprit. 

Âme du monde ! Par toi inspirés, 
Les grains disparates de matière se sont accordés. 
Tu as lié les atomes dispersés
Qui, unis par tes lois de la juste proportion, 
Ont, de parties différenciées, parfait une harmonie.

Tu as ordonné ce monde ici-bas et les astres 
Qui, dans leur course céleste, se meuvent à leur propre rythme. 

À ce sublime lai céleste
Oserait-on comparer le moindre son terrestre ? 
S’il est sur terre une musique qui le puisse, 
C’est celle de l’Orgue, instrument noble.
Ses notes admirables sont une divine manne, 
(Car Cécile a souvent conversé avec les cieux). 
Quelque ange du chœur sacré
A, de son souffle, inspiré les tuyaux
Et a rendu leurs notes plus qu’analogues, 
Alertes mais point trop légères, ni pesantes d’ennui.

Merveilleuse machine !
Face à toi, le Luth mélodieux,
Pourtant utilisé pour conquérir, se doit de s’effacer, 
Incapable de rivaliser avec toi.
Le Violon aérien
Et la Viole altière doivent s’éclipser.
Vainement, ils accordent leurs cordes éloquentes Pour courtiser la belle cruelle ou glorifier les rois victorieux.
Dès lors que tous les chants sacrés
Tendent à de plus nobles fins.
Et, reconnaissante, chaque note restitue au ciel 
La mélodie qu’il lui a prêtée. 

Vainement, la Flûte langoureuse et la douce Guitare 
De concert s’efforcent à inspirer
Une ardeur lascive et un désir silencieux,
Tandis que tes airs chastes doucement éveillent 
De séraphiques flammes et un céleste amour. 
Le Fifre et tous les instruments martiaux 
Vainement essaient d’attiser les passions guerrières 

Que tes sons impérieux séduisent et tempèrent. Laissons-les s’affronter et constater
Lequel saura le mieux s’acquitter de son devoir. Toi, tu rassembles en un seul leurs différents agréments 
Et en toi seule symbolises leur union.

Grand Chœur 

Vivat ! Radieuse Cécile, gloire à toi !
Ô toi notre protectrice et celle de l’harmonie ! 
Toi qui, du haut du chœur qui nous surplombe, 
Améliores tes talents premiers,
Toi qui, exultant de joie,
Vois ton art favori
Composer une partie
Du bonheur infini.
Vivat ! Radieuse Cécile, gloire à toi !
Ô toi notre protectrice et celle de l’harmonie ! 

Traduction Yvette Gogue
© Erato Disques

Super flumina Babylonis – texte latin

Super flumina Babylonis, illic sedimus et flevimus: cum recordaremur Sion.
In salicibus in medio ejus: suspendimus organa nostra.
Quia illic interrogaverunt nos, qui captivos duxerunt nos: verba cantionum.
Et qui abduxerunt nos : Hymnum cantate nobis de canticis Sion.
Quomodo cantabimus canticum Domini: in terra aliena?
Si oblitus fuero tui Jerusalem: oblivioni detur dextera mea.
Adhæreat lingua mea faucibus meis si non meminero tui.
Si non proposuero Jerusalem: in principio lætitiæ meæ.
Memor esto Domine filiorum Edom: in die Jerusalem.

Super flumina Babylonis – texte français

Estant sur le bord des fleuves de Babylone, nous nous y assîmes ; et nous souvenant de Sion, nous ne pûmes retenir nos larmes.
Nous suspendismes nos harpes, aux saules qui sont au milieu d’elle.
Alors ceux qui nous avoient amenez captifs, nous voulurent obliger de chanter des airs de réjouissance.
Et ceux qui nous avoient arrachez de notre pays nous dirent : Chantez-nous quelques-uns des cantiques que vous chantiez en Sion.
Comment pourrons-nous chanter les cantiques du Seigneur, dans une terre étrangère ?
Si je t’oublie jamais, Jérusalem, que ma main droite sèche et soit en oubli.
Que ma langue demeure attachée à mon palais, si je ne me souviens toujours de toi.
Si je ne me propose Jérusalem, comme le premier objet de ma joie.
Souvenez-vous Seigneur des enfants d’Edom, et de leurs cris, au jour de Jérusalem.

Te Deum – texte latin

PRÉLUDE :
TE DEUM LAUDAMUS

(Basse, 2 violons et basse continue)

Te Deum laudamus : 
te Dominum confitemur

TE AETERNUM PATREM

(Soli, chœur et orchestre)

Te aeternum Patrem, omnis terra veneratur. 
 
Tibi omnes Angelis, tibi coeli
et universae potestates : 

Tibi Cherubimet Seraphim
incessabili voce proclamant :
Sanctus, Sanctus, Sanctus
Dominus Deux Sabaoth.

Pleni sunt coeli et terra
majestatis gloriae tuae.
Te gloriosus Apostolorum chorus
Te Prophetarum laudabilis numerus :
Te Martyrum candidatus
laudat exercitus. 

TE PER ORBEM TERRARUM

(Haute-contre, ténor, basse et basse continue)

Te per orbem terrarum
sancta confitetur Ecclesia.
Patrem immensae majestatis.
Venerandum tuum verum et 
unicum Filium : 
Sanctum quoque Paraclitum Spiritum.
Tu Rex gloriae, Christe.
Tu Patris sempiternus es Filius.
Tu ad liberandum suscepturus
hominem, non horristi
Virginis uterum.

TU DEVICTO MORTIS ACULEO

(Soli, chœur et orchestre)

Tu devicto mortis aculeo, 
aperuisti credentibus regna
coelorum
Tu ad dexteram Dei sedes
in gloria Patris. 
Judex crederis esse venturus. 

TE ERGO QUAESUMUS

(Soprano, 2 flûtes et basse continue)

Te ergo quaesumus
famulis tuis subveni, 
quos pretioso sanguine redemisti.

AETERNA FAC CUM SANCTIS TUIS

(Soli, chœur et orchestre)

Aeterna fac cum Sanctis tuis
in gloria numerari.
Salvum fac populum tuum Domine
et benedic haereditati tuae.
Et rege eos, et extolle illos
usque in aeternum.
Per singulos dies benedicimus te. 
Et laudamus nomen tuum in saeculum, 
et in saeculum saeculi.

DIGNARE DOMINE

(Soprano, basse, 2 violons et basse continue)

Dignare Domine die isto
sine peccato nos custodire.
Miserere nostri Domine. 

FIAT MISERICORDIA TUA DOMINE

(2 soprani, basse, 2 flûtes et basse continue)

Fiat misericordia tua Domine
super nos, quemadmodum speravimus in te. 

IN TE DOMINE SPERAVI

(Soli, chœur et orchestre)

In te Domine speravi :
non confundar in aeternu.
 

Te Deum – texte français

PRÉLUDE :
TE DEUM LAUDAMUS

(Basse, 2 violons et basse continue)

Nous vous louons, ô Dieu, 
nous vous reconnaissons
pour le souverain Seigneur.

TE AETERNUM PATREM

(Soli, chœur et orchestre)

Père éternel, la terre entière vous révère.
Tous les Anges des cieux
et toutes les Puissances célestes.

Les Chérubins et les Séraphins
vous redisent éternellement :
Saint, saint, saint, le Seigneur
Dieu des armées. 

Les cieux et la terre sont replis
de la majesté de votre gloire.
Le chœur glorieux des apôtres, 
la troupe vénérable des prophètes
l'éclatante armée des martyrs
chantent vos louanges.

TE PER ORBEM TERRARUM

(Haute-contre, ténor, basse et basse continue)

Dans toute l’étendue de l’univers
l’Église vous adore. 
Ô Père, dont la majesté est infinie. 
Et votre vrai et unique Fils
digne de toute adoration.
Et le Saint-Esprit consolateur. 
Ô Christ, vous êtes le Roi de gloire.
Vous êtes le Fils éternel du Père. 
Fait homme pour sauver l’homme,
vous n’avez pas dédaigné
de descendre dans le sein d’une Vierge.

TU DEVICTO MORTIS ACULEO

(Soli, chœur et orchestre)

Brisant l’aiguillon de la mort, 
vous avez ouvert à ceux qui croient 
le royaume des Cieux.
Vous êtes assis à la droite de Dieu, 
dans la gloire du Père.
Nous croyons que vous viendrez un jour
juger l’univers.

TE ERGO QUAESUMUS

(Soprano, 2 flûtes et basse continue)

Secourez donc, nous vous en conjurons.
vos serviteurs rachetés
par votre sang précieux.

AETERNA FAC CUM SANCTIS TUIS

(Soli, chœur et orchestre)

Faites qu’ils soient comptés parmi vos Saints
dans la gloire éternelle.
Sauvez votre peuple, Seigneur
et bénissez votre héritage.
Conduisez vos enfants
et élevez-les jusqu’à la gloire de l’éternité. 
Chaque jour nous vous bénissons.
Nous louons votre nom
maintenant et dans tous les siècles des siècles.

DIGNARE DOMINE

(Soprano, basse, 2 violons et basse continue)

Daignez, Seigneur, pendant ce jour
nous préserver de tout péché.
Ayez pitié de nous, Seigneur, ayez pitié de nous !

FIAT MISERICORDIA TUA DOMINE

(2 soprani, basse, 2 flûtes et basse continue)

Répandez sur nous votre miséricorde, Seigneur
selon que nous avons espéré en vous. 

IN TE DOMINE SPERAVI

(Soli, chœur et orchestre)

J’ai espéré en vous, Seigneur
puissé-je ne pas être perdu à jamais. 

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