Nikolaj Szeps-Znaider

La note du chef

La Chauve-Souris

J’ai pour le répertoire lyrique une passion immodérée et je le dirige souvent, aussi tenais-je à en présenter régulièrement avec l’Orchestre national de Lyon en version de concert. «Version de concert» ne veut d’ailleurs pas dire «soirée figée». L’Auditorium de Lyon est un outil au potentiel fabuleux pour ce qui est de la mise en espace et des éclairages. Proposer pour les fêtes La Chauve-Souris de Johann Strauss est un choix évident, mais ce n’est en aucun cas celui de la facilité. À la surface, l’œuvre n’est que légèreté, élégance, champagne. Immergé au sein de l’orchestre, ce qu’une fosse de théâtre ne permettrait pas de la même manière, on découvre autant son raffinement suprême que sa redoutable difficulté d’exécution. Il est aisé de maintenir la discipline musicale avec des opérettes dont la construction rythmique est très carrée et la polyphonie simple. Chez Johann Strauss, tout l’enjeu est de donner aux musiciens et aux chanteurs cette assurance et cette maîtrise sans contraindre la fluidité, la flexibilité de chaque phrase et chaque accord.

Nikolaj Szeps-Znaider
Directeur musical