Notes de programme

Pergolesi, Stabat Mater

Je. 18 nov. 2021

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Générique détaillé

Attribué à Jacopone da Todi (vers 1235-1306)
Stabat Mater (intonation)
Anonyme
Tarantella «Mo’ è benuto il giovedì santu»
Manuscrit de Monopoli
Stabat Mater
Francesco Durante (1684-1755)
Concerto per quartetto n° 1, en fa mineur

I. Un poco allegro
II. Allegro
III. Andante
IV. Amoroso
V. Allegro

Manuscrit d’Ostuni
Stabat Mater
Giovanni Battista Pergolesi (1710-1736)
Stabat Mater

I. Duetto : Stabat Mater dolorosa
II. Aria : Cujus animam gementem
III. Duetto : O quam tristis et afflicta
IV. Aria : Quæ mœrebat et dolebat
V. Duetto : Quis est homo
VI. Aria : Vidit suum dulcem natum
VII. Aria : Eja Mater fons amoris
VIII. Duetto : Fac, ut ardeat cor meum
IX. Duetto : Sancta Mater, istud agas
X. Aria : Fac ut portem Christi mortem
XI. Duetto : Inflammatus et accensus
XII. Duetto : Quando corpus morietur

Le Poème harmonique
Vincent Dumestre direction
Sophie Junker soprano
Anthéa Pichanick contralto
Serge Goubioud ténor
Hugues Primard ténor
Virgile Ancely baryton

Le Poème harmonique est soutenu par le ministère de la Culture (Drac de Normandie), la Région Normandie, le Département de la Seine-Maritime, la Ville de Rouen et est en partenariat avec le projet Démos – Philharmonie de Paris. 
Le Poème harmonique est en résidence à la Fondation Singer-Polignac en tant qu’artiste associé.
Pour ses projets en Normandie, le Poème harmonique bénéficie notamment du soutien de Mécénat musical Société générale, PGS Group et SNCF Réseau Normandie.

Introduction

C’est dans une Naples populeuse et bruyante que s’inscrit la courte vie de Pergolèse. Les voyageurs du XVIIIe siècle y remarquaient la densité de la foule, le tapage de la circulation ; cette effervescence battait son plein lors des processions pour la fête de la Vierge des Sept Douleurs. Une semaine avant le Vendredi saint, toute la ville défilait dans les rues en une démonstration de piété quasi théâtrale. Les congrégations religieuses, qui encadraient ces manifestations extravagantes, faisaient alors chanter le Stabat Mater : le récit des douleurs de Marie était tantôt joué d’après une partition, tantôt improvisé en polyphonie sur une mélodie connue, transmise oralement.

Pergolèse, quelques mois avant sa mort à l’âge de 26 ans, reçut la commande d’un nouveau Stabat Mater en remplacement d’une version précédente, celle d’Alessandro Scarlatti. Meurtri par la maladie, il exprima les souffrances de la Vierge en mêlant le langage des passions propre à l’opéra et les échos des chants populaires qui accompagneraient son œuvre. C’est ce mélange fascinant que recrée le Poème Harmonique, en associant le génie du musicien à celui des traditions orales qui l’entouraient. Une expérience inédite, récompensée au disque et au concert par un succès continu depuis quinze ans.
 

Durante, Concerto per quartetto n° 1

«Durante est le plus grand harmoniste de lʼItalie ; cʼest-à-dire, du monde», écrit Jean-Jacques Rousseau dans son Dictionnaire de musique en 1768. Et pourtant ! Très peu d’œuvres ont été publiées de son vivant et beaucoup d’entre elles sont aujourd’hui perdues.

Si l’œuvre de Francesco Durante est assez peu connue, sa vie est encore plus mystérieuse : nous ne savons quasiment rien sur lui, si ce n’est qu’il est né dans les environs de Naples, à Frattamaggiore, en 1684, au sein d’une famille nombreuse. Après la disparition de son père, ouvrier spécialisé dans la laine, il reçoit une formation musicale grâce à son oncle, prêtre et professeur dans l’un des conservatoires napolitains qui font alors la gloire de la ville. Hospices à vocation charitable créés au XVIe siècle pour recueillir des garçons abandonnés ou orphelins, les quatre conservatoires deviennent au XVIIIe siècle des écoles de musique très renommées et favorisent l’émergence d’une école de compositeurs et de chanteurs recherchés dans toute l’Europe : les castrats.

Durante est-il ensuite allé à Rome puis à Dresde à la cour de Saxe ? Impossible de l’affirmer. C’est en tout cas un professeur très recherché dans les différents conservatoires où il a enseigné, à Sant’Onofrio a Porta Capuana, au Conservatorio dei Poveri di Gesù Cristo et à Santa Maria di Loreto. Il est notamment le professeur de Pergolesi, Jommelli, Traetta, Piccinni et Paisiello et il est souvent considéré comme l’un des pères fondateurs, avec Alessandro Scarlatti, de l’école napolitaine.

La capitale du monde musicien

Naples est au XVIIIe siècle «la capitale du monde musicien» pour reprendre l’expression d’un grand voyageur, Charles de Brosses, qui a écrit de nombreuses lettres d’Italie. La vie musicale y est très intense, que ce soit à l’opéra, dans les théâtres, dans les églises, à la cour du roi Charles de Bourbon ou dans les rues, à l’occasion de processions religieuses ou pour le Carnaval. Avec l’inauguration du Teatro di San Carlo en 1737, l’opéra est un genre particulièrement en vogue et contribue beaucoup à la réputation internationale de la ville, mais – c’est suffisamment rare et étonnant chez un compositeur napolitain pour être noté – Francesco Durante n’écrit pas d’opéras. Son répertoire se compose essentiellement de musique sacrée, des messes, des oratorios et des motets, ainsi que des pièces pour clavecin et des concertos.

Un chaînon passionnant entre le concerto baroque et la symphonie classique

On ignore la date de composition des Concerti per quartetto de Durante. Comme chez Haendel ou Bach avec ses Concertos brandebourgeois, il s’agit de concerti grossi, qui opposent un groupe d’instruments solistes (en l’occurrence le quatuor à cordes) au reste de l’orchestre. Ils sont construits selon un principe d’alternance et de contraste entre mouvements vifs et lents. Le Premier Concerto per quartetto, en fa mineur, crée d’emblée une atmosphère de tension qui s’accumule petit à petit, avec des frottements harmoniques et des lignes superposées – on peut y entendre des échos des premières notes du Stabat Mater de Pergolesi.

Suit une double fugue (Allegro), courte mais énergique, puis un Andante qui joue sur des contrastes d’intensité très marqués. Avec ces volutes qui s’entremêlent, la musique se fait délicate dans le tendre Amoroso, avant que l’énergie et la tension ne se déploient dans l’Allegro final. L’œuvre de Durante : un chaînon passionnant pour comprendre la transition progressive entre le concerto baroque et la symphonie classique.

– Pauline Lambert
 

Pergolesi, Stabat Mater

Commande : Confraternità dei Cavalieri della Vergine dei Dolori [Confraternité des chevaliers de la Vierge des douleurs] de Naples. Composition : hiver 1735 (Naples) - 1736 (Pozzuoli, monastère des Pauvres Capucins).
Création : Naples, église San Luigi di Palazzo, février 1736.

À l’instar de Mozart, Jean-Baptiste Pergolèse (de son nom italien Giovanni Battista Pergolesi) est devenu une figure légendaire peu de temps après sa mort prématurée, qui survint le 17 mars 1736, des suites d’une tuberculose foudroyante. Ainsi, dès 1739, dans une de ses Lettres d’Italie, le président du Parlement de Bourgogne, Charles de Brosses, n’hésite-t-il pas à le présenter à ses lecteurs français comme l’un des plus grands compositeurs du siècle : 

«Parmi tous ces musiciens, mon auteur d’affection est le Pergolèse. Ah ! Le joli génie, simple et naturel. On ne peut pas écrire avec plus de facilité, de grâces et de goût.» 

La destinée inédite de deux pièces, aux proportions pourtant modestes, est la cause principale de cette surprenante gloire post mortem. Celle, tout d’abord, de La serva padrona [La Servante maîtresse] : un intermezzo créé sans éclat à Naples en 1733 et repris «avec un succès de fureur» (selon Castil-Blaze) à Paris en 1752, déclenchant alors la fameuse «querelle des Bouffons». Celle, ensuite, du Stabat Mater, qui connut une faveur extraordinaire dans l’Europe des Lumières, en particulier après son exécution triomphale à la société du Concert spirituel à Paris, en 1753. 

Pergolèse n’avait pourtant achevé ce chef-d’œuvre que quelques jours avant sa mort. Certains littérateurs ont avancé qu’il l’aurait écrit à l’agonie, invitant à un nouveau rapprochement avec Mozart et les circonstances tragiques de l’écriture de son Requiem

Dans ces deux cas, l’invention romanesque a supplanté la vérité historique. En effet, l’examen attentif du manuscrit autographe de Pergolèse (que le compositeur mourant avait légué à son maître, Leonardo Leo) révèle que cette ultime partition fut conçue en plusieurs étapes. Elle avait été commandée par la Confraternité des chevaliers de la Vierge des douleurs de Naples, plus précisément par l’intermédiaire de Domenico Marzio IV Carafa, duc de Maddaloni, au service duquel se trouvait le musicien. L’œuvre devait être interprétée chaque vendredi de Carême, à l’église franciscaine San Luigi di Palazzo, en remplacement du Stabat Mater d’Alessandro Scarlatti que l’on jugeait déjà démodé (il n’avait pourtant été composé qu’une vingtaine d’années auparavant). 

«Une écriture éprise de sensualité»

Pergolèse adopte pour son œuvre une structure quelque peu archaïsante : un motet en douze sections, sans récitatif, où alternent solos et duos vocaux sur un accompagnement de quatre parties de cordes et de la basse continue. Le compositeur a renoncé au contrepoint savant, traditionnellement associé au style religieux, au profit d’une écriture plus moderne, éminemment expressive, emplie de dissonances savoureuses et d’effets pathétiques. Le chant respecte scrupuleusement la prosodie du texte, attribué au franciscain Jacopone da Todi (mort en 1306), organisé en vingt tercets rimés de mètre octosyllabique. 

Le Stabat Mater de Pergolèse connaît une rapide diffusion à travers toute l’Europe. Johann Sebastian Bach le parodie dans son motet Tilge, Höchster, meine Sünden (BWV 1083), bâti sur le Psaume 51. Après son triomphe au Concert spirituel, l’œuvre est reprise dans toute l’Europe avec un succès jamais démenti, non sans toutefois subir d’improbables métamorphoses. Ainsi une version traduite en anglais par Alexander Pope paraît-elle en 1754 chez l’éditeur de Haendel, John Walsh. Par la suite, les Italiens Giovanni Paisiello et Antonio Salieri, l’Allemand Johann Adam Hiller et le Russe Alexeï Fiodorovitch Lvov réécriront l’œuvre pour de plus larges effectifs, à la fois vocaux, choraux et orchestraux, aux antipodes de la simplicité dépouillée de l’original pergolésien. 

Si la musique du Stabat Mater a tant séduit les hommes du siècle des Lumières et ceux de notre temps, c’est sans doute en raison de l’intensité de son expression. Tout au long de l’œuvre, Pergolèse instille une théâtralité, un pathétisme et un goût mélodique plus proche de l’opéra que de la tradition ecclésiastique. On assiste dans le Stabat Mater à la fusion d’une écriture éprise de sensualité et d’un langage destiné au cœur plutôt qu’à l’esprit. On comprend alors que Jean-Jacques Rousseau, ardent promoteur de l’«esthétique du sentiment», se soit enflammé pour ce Stabat Mater

«Le premier verset du Stabat Mater est le plus parfait et le plus touchant qui soit sorti de la plume d’aucun musicien.»

Denis Morrier

Tarantella, texte italien

Mo è benuto li giovedi Santu 
Maria sta mantata con lu manto
Con lu manto…

Mantata co lu manto e col mantello 
Passa Giovanni e porta la novella 
E la novella…

Io stavo ecco mo sveglia e non dormo 
Io stavo ad aspetta’ lo me figliole 
Lo mie figliole…

Lo to figlio no lo spetta pure 
Monte Calvario l’è stato portato 
Stato portato…

Monte Calvario l’é stato portato 
Corona d’oro l’è stato levato 
Stato levato…

Maria allora sente la novella 
Pel gran dolore cade morta n’terra 
Morta n’terra 

Pure le tre sorelle l’aiutava 
Su su Madonna mia, non più dolore 
Non più dolore

Tarantella, texte français

C’est aujourd’hui Jeudi saint. 
Marie est couverte de son voile, 
De son voile…

Couverte de son voile et de sa mante. 
Jean passe et apporte la nouvelle, 
La nouvelle…

J’étais éveillée, sans dormir, 
J’attendais mon fils, 
Mon fils…

N’attends plus ton fils. 
On l’a amené au mont Calvaire, 
On l’a amené…

On l’a amené au mont Calvaire. 
On lui a enlevé sa couronne d’or, 
On lui a enlevé…

Marie entend la nouvelle. 
Elle tombe morte par terre
Ecrasée de douleur, morte par terre…

Pourtant trois sœurs l’aidaient.
Allons, Madonna, plus de souffrance, 
Plus de souffrance…

Stabat Mater, texte latin

I. Duetto : Stabat Mater dolorosa
Stabat Mater dolorosa, 
Juxta crucem lacrimosa, 
Dum pendebat filius.

II. Aria : Cujus animam gementem
Cujus animam gementem, 
Contristatam ac dolentem, 
Per transivit gladius.

III. Duetto : O quam tristis et afflicta
O quam tristis et afflicta, 
Fuit illa benedicta 
Mater unigeniti !

IV. Aria : Quæ mœrebat et dolebat
Quæ mœrebat et dolebat, 
Et tremebat dum videbat 
Nati pœnas in clyti.

V. Duetto : Quis est homo
Quis est homo qui non fleret, 
Christi Matrem si videret, 
In tanto supplicio ?

Quis non posset contristari 
Piam Matrem contemplari 
Dolentem cum Filio ? 

Pro peccatis suæ gentis, 
Vidit Jesum in tormentis 
Et flagellis subditum.

VI. Aria : Vidit suum dulcem natum
Vidit suum dulcem natum 
Morientem desolatum 
Dum emisit spiritum.

VII. Aria : Eja Mater, fons amoris
Eja Mater, fons amoris, 
Me sentire vim doloris
Fac ut tecum lugeam.

VIII. Duetto : Fac, ut ardeat cor meum
Fac ut ardeat cor meum, 
In amando Christum Deum
Ut sibi complaceam.

IX. Duetto : Sancta Mater, istud agas
Sancta Mater, istud agas, 
Crucifixi fige plagas, 
Cordi meo valide.

Tui nati vulnerari,
Tam dignati pro me pati,
Pœnas mecum divide.

Fac me vere tecum flere,
Crucifixo condolere,
Donec ego vixero.

Juxta crucem tecum stare,
Te libenter sociare
In planctu desidero.

Virgo virginum præclara,
Mihi iam non sis amara :
Fac me tecum plangere.    

X. Aria : Fac ut portem Christi mortem
Fac ut portem Christi mortem,
Passionis fac consortem,
Et plagas recolere.

Fac me plagis vulnerari,
Cruce hac inebriari
Ob amorem Filii. 

XI. Duetto : Inflammatus et accensus
Inflammatus et accensus
Per te, Virgo, sim defensus 
In die judicii.

Fac me cruce custodiri 
Morte Christi prœmuniri
Confoveri gratia.

XII. Duetto : Quando corpus morietur
Quando corpus morietur 
Fac ut animæ donetur 
Paradisi gloria.

Stabat mater, texte français

I. Duo : Stabat Mater dolorosa
La Mère se tenait debout, douloureuse,
En larmes, au pied de la croix
Où pendait son Fils.

II. Air : Cujus animam gementem
Son âme gémissante,
Brisée et endolorie
Était transpercée par le glaive.

III. Duo : O quam tristis et afflicta
Qu’elle était triste et affligée
La Mère bénie,
La Mère du Fils unique.

IV. Air : Quæ mœrebat et dolebat
Qu’elle avait mal, qu’elle souffrait, 
Qu’elle tremblait en voyant
Son Fils tourmenté ! 

V. Duo : Quis est homo
Quel homme n’aurait pleuré
En voyant la Mère du Christ
Subissant un tel supplice ? 

Qui aurait pu dans l’indifférence
Contempler la pieuse Mère
Souffrant avec son Fils ?

Elle vit Jésus être tourmenté
Pour les péchés de son peuple
Et subir la flagellation.

VI. Air : Vidit suum dulcem natum
Elle vit son doux enfant 
Mourir dans la désolation 
À l’heure où il rendit l’esprit.

VII. Air : Eja Mater, fons amoris
Mère source d’amour,
Fais que je partage ta douleur
Pour que je pleure avec toi. 

VIII. Duo : Fac, ut ardeat cor meum
Fais que mon cœur s’enflamme
Dans l’amour du Christ mon Dieu
Et que je puisse lui plaire.

IX. Duo : Sancta Mater, istud agas
Mère sainte, daigne imprimer 
Dans mon cœur 
Les plaies du Crucifié. 
 
Que ton enfant meurtri
Qui daigna souffrir pour moi
Partage avec moi ses tourments.

Permets qu’avec toi je pleure
Pour souffrir avec le Crucifié
Et cela tant que je vivrai.
 
Je désire auprès de la Croix
Me tenir, debout à tes côtés,
Dans ta plainte.

Vierge choisie entre les vierges,
Ne sois pas envers moi trop dure,
Fais que je pleure avec toi.

X. Air : Fac ut portem Christi mortem
Du Christ fais-moi porter la mort,
Qu’associé à sa passion 
Je revive ses souffrances.

Fais que blessé de ses blessures 
Je sois enivré de la Croix 
Et du sang versé par ton Fils.

XI. Duo : Inflammatus et accensus
Pour que je ne brûle point des flammes éternelles
Ô vierge, que je sois protégé par toi, 
Au jour du jugement.

Fais que la Croix soit ma protection,
La mort du Christ ma garantie,
Sa grâce mon soutien.

XII. Duo : Quando corpus morietur
Quand mon corps va mourir,
Fais que soit donnée à mon âme
La gloire du Paradis.

Les musiciens du Poème harmonique

Violon solo
Stéphanie PFISTER

Violons I
Yuki KOIKE
Camille AUBRET
Louise AYRTON
Sandrine DUPÉ

Violons II
Augusta LODGE
Sophie IWAMURA
Tiphaine COQUEMPOT
Rebecca GORMEZANO

Altos
Deirdre DOWLING
Maialen LOTH
Samuel HENGEBAERT

Violoncelles
Jérôme HUILLE
Lucas PERES
Pauline BUET

Contrebasse 
Simon GUIDICELLI

Orgue
Camille DELAFORGE

Théorbe
Étienne GALLETIER