Notes de programme

Destins

mar. 6 mai 2025

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Programme détaillé

Reinhold Glière (1874-1956)
Huit Pièces pour violon et violoncelle op. 39

Transcription pour alto et contrebasse de Franck Proto

I. Prélude : Andante
II. Gavotte : Allegretto
III. Berceuse : Tranquillo
IV. Canzonetta : Moderato
V. Intermezzo : Andantino
VI. Impromptu : Poco animato
VII. Scherzo : Vivace
VIII. Étude : Allegro molto

[16 min]

Erwin Schulhoff (1894-1942)
Sonate pour flûte et piano

I. Allegro moderato
II. Scherzo : Allegro giocoso
III. Aria : Andante - 6:20
IV. Rondo-Finale : Allegro molto gajo

[12 min]

László Weiner (1916-1944)
Sonate pour alto et piano

I. Fantasia : Andante
II. Intermezzo : Vivace
III. Adagio – Allegro un poco agitato

[17 min]

 
Erwin Schulhoff
Concertino pour flûte, alto et contrebasse

I. Allegretto
II. Furiant : Allegro furioso
III. Andante
IV. Rondino : Allegro gaio
V. Intermezzo : Andantino
VI. Impromptu : Poco animato
VII. Scherzo : Vivace
VIII. Étude : Allegro molto

[15 min]

Concert sans entracte.

Distribution

Musicienne et musiciens de l’ONL :

Marc-Antoine Bier alto
Pauline Depassio contrebasse
Jocelyn Aubrun flûte
Pierre Thibout piano

Introduction

Né à Kiev, Reinhold Glière – le professeur de Sergueï Prokofiev – est devenu un modèle de la Russie soviétique, au point d’occuper les plus hautes fonctions officielles. Le Tchèque Erwin Schulhoff (né Ervín Šulhov) et le Hongrois László Weiner ont eu moins de chance : juifs, ils sont morts tous les deux dans les camps nazis. Communiste, marqué par le dadaïsme, Schulhoff avait tenté de rejoindre la Russie mais fut intercepté dans sa fuite. Quant à Weiner, son professeur Zoltán Kodály écrivit une lettre pour demander qu’on l’épargne. En vain. Ces trois compositeurs sont des oubliés de l’histoire de la musique. Ils nous offrent pourtant des partitions délicieuses. Les Huit Pièces de Glière (1909) renouent avec la suite de danses baroque. Schulhoff et Weiner laissent libre cours à leur souffle mélodique, dans des pages parfumées de danse et de musique populaire – souvenirs d’un bonheur évanoui. On remarquera ainsi un furiant, danse populaire tchèque, dans le Concertino de Schulhoff (1925). La Sonate pour flûte et piano (1927) regorge elle aussi de rythmes tchèques et de gaîté, encore insouciante. Composée vraisemblablement en 1939, la Sonate pour alto de Weiner est plus tourmentée ; en témoigne son finale, qui commence dans un tempo lent, accélère progressivement mais est sans cesse freiné dans son élan.

Texte : Auditorium-Orchestre national de Lyon