Berlioz, Roméo et Juliette

sam. 9 mar

Berlioz, Roméo et Juliette

sam. 9 mar

Programmation

Hector Berlioz

Roméo et Juliette, symphonie dramatique op. 17

100 min

Distribution

Orchestre national de Lyon
Alain Altinoglu
direction
Spirito .
(Nicole Corti
préparation)
Jeune Chœur symphonique
(Gabriel Bourgoin
préparation)
(Laetitia Toulouse
préparation)
Nora Gubisch
mezzo-soprano
Yann Beuron
ténor
David Soar
basse

«Il faut, pour la bien rendre, des artistes du premier ordre», réclamait Berlioz à propos de sa symphonie avec chœur Roméo et Juliette. Pour célébrer dignement le cent-cinquantenaire de la mort du compositeur isérois, l’Auditorium-Orchestre national de Lyon a réuni un plateau très international autour d’Alain Altinoglu. Aux côtés du chœur Spirito, la Française Nora Gubisch, qui avait 12 ans quand elle a chanté pour la première fois dans les chœurs de La Damnation de Faust, devenue depuis lors une remarquable Marguerite ; l’Ukrainien Bogdan Volkov, magnifique interprète de la cantate La Mort de Sardanapale avec l’ONL au Festival Berlioz 2015 ; l’Anglais Peter Rose enfin, qui a enregistré L’Enfance du Christ sous la direction de Sir Colin Davis.

Mais le premier rôle revient à l’orchestre. L’amour des deux adolescents est, selon Berlioz, trop sublime pour pouvoir être incarné par des chanteurs ou des comédiens. Les voix incarnent les Montaigus, les Capulets et le bon Père Laurence, et les deux personnages principaux ne sont que musique. Plus qu’une simple histoire d’amour sur fond de querelle familiale, la tragédie des amants de Vérone est un véritable mythe, une réflexion sur le désir et l’interdit, la volonté et la fatalité, la passion et la mort. Tous les ingrédients de l’amour s’y retrouvent : le balcon, le bal, les retrouvailles nocturnes, le plus beau baiser de toute l’histoire du théâtre. Alors, quand Berlioz en tire une symphonie dramatique, les mots se mettent à danser sur les notes. Parfois même, ce sont les instruments qui dialoguent, comme dans ce duo amoureux où l’orchestre littéralement soupire. Berlioz se souvenait peut-être de la définition donnée par Shakespeare dans la première scène de la pièce : «L’amour est une fumée formée des vapeurs de soupirs. Purifié, c’est un feu dans les yeux des amants. Agité, une mer nourrie des larmes des amants.»