So British !

Kian Soltani / Ben Glassberg

jeu. 4 avr

So British !

jeu. 4 avr

Programmation

Hector Berlioz

Ouverture de Béatrice et Bénédict

8 min
Edward Elgar

Concerto pour violoncelle en mi mineur, op. 85

35 min
Thomas Adès

But All Shall Be Well

10 min
Joseph Haydn

Symphonie n° 45, en fa dièse mineur, Hob. I:45, «Les Adieux»

30 min

Distribution

Orchestre national de Lyon
Ben Glassberg
direction
Kian Soltani
violoncelle

2019, l’année du BrexitAu lendemain de la date butoir du 29 mars, l’Orchestre national de Lyon dirigé par Ben Glassberg – un chef d’orchestre aussi brillant qu’anglais – propose un concert à la fois mélancolique et plein d’humour pour saluer nos amis britanniques.

En septembre 2017, tous les prix du 55e Concours international de jeunes chefs d’orchestre de Besançon étaient raflés par le même candidat, Ben Glassberg, diplômé de Cambridge et de la Royal Academy of Music de Londres. Avec le jeune violoncelliste autrichien Kian Soltani, il jette un regard mélancolique sur le Brexit.

En 1965, peu après la mort de Churchill, de Gaulle rappelait l’absence de montagne entre la France et l’Angleterre, comparait la Manche à un canal, et finalement imaginait de rapprocher Londres et Paris par la percée d’un tunnel. Peut-être avions-nous alors oublié, pour reprendre la formule de Novalis, que tout Anglais comme l’Angleterre était une île. Une île musicale, si l’on en croit Berlioz, qui s’attela à l’apprentissage de l’anglais. Celui qui avait épousé son «idée fixe» au doux nom d’Harriet Smithson espérait lire Shakespeare dans le texte. Et sa passion pour le célèbre dramaturge l’amena à écrire sur La Tempête et Roméo et Juliette, ainsi que sur Beaucoup de bruit pour rien, à l’origine du livret de Béatrice et Bénédict. Le temps a passé, et voilà que les événements nous ramènent à la réalité insolente et insulaire : tout Anglais est une île, avec sa propre monnaie en poche, peut-être même un billet de 20 livres à l’effigie d’Elgar. Seule la musique n’a pas de frontière. Nous vient donc l’envie de citer le Quatrième Quatuor de T.S. Eliot, et avec Thomas Adès de dire à nos amis qui referment la porte : «But all shall be well» [Mais tout ira bien]. De leur dire «au revoir», sinon «à bientôt», avec la Symphonie des adieux de Haydn – selon la légende, elle aurait persuadé un noble, ému par la sortie successive des instrumentistes avant la fin, de ne pas se séparer de ses musiciens…

Avec le soutien de Musique Nouvelle en Liberté.