Le soleil se lève sur la scène de l’Auditorium de Lyon, et déjà un violon déploie ses arabesques, réveille peu à peu ses partenaires avant de se lancer, con spirito, dans une joyeuse scène folâtre. Ainsi débute l’un des plus beaux quatuors à cordes de Haydn, le «père» de ce genre qui de nos jours continue d’inspirer les compositeurs. Mais, avec Brett Dean, le soleil se cache ; encore cette éclipse n’est-elle pas vraiment affaire d’astres car le compositeur, inspiré par divers livres et caricatures, s’y souvient surtout d’un bateau confronté à l’absurde réaction des politiques suite au sauvetage de migrants naufragés. Quant au quatuor de Thierry Escaich, c’est plutôt à Beethoven qu’il doit son titre, ayant puisé une part de son matériau dans la célèbre sonate pour piano L’Aurore.