La Symphonie lyrique est de ces partitions colossales et brûlantes de passion auxquelles Simone Young aime tant se mesurer. La cheffe australienne y retrouve deux chanteurs dont elle a déjà pu apprécier le talent sur les plus grandes scènes, Maria Bengtsson et Bo Skovhus.
Programme
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Arnold Schönberg
La Nuit transfigurée
30 min -
Alexander von Zemlinsky
Symphonie lyrique, op. 18
50 min
Distribution
Arnold aimait Mathilde, la sœur de son professeur Alexander, et l’épousa. Alexander aimait Alma, elle lui préféra son ami et mentor Gustav ; il en conçut un immense chagrin. Derrière ces amours, contrariées ou non, se cache non pas un feuilleton bon marché mais la plus incroyable floraison de talents qu’ait connue la Vienne musicale depuis celle de Haydn, Mozart et Beethoven. L’amour de Schönberg pour Mathilde Zemlinsky fait naître cette Nuit transfigurée pour sextuor, puis orchestre à cordes d’un romantisme encore brûlant, deux décennies avant la révolution du dodécaphonisme. Cette révolution, Zemlinsky la soutint ardemment, mais dans ses propres œuvres il resta fidèle au postromantisme de Mahler. Dans sa Symphonie lyrique, il se réfère ouvertement au Chant de la terre de son aîné ; la durée et l’effectif sont aussi énormes, et l’inspiration est pareillement orientale (en l’occurrence, des poèmes de Tagore).