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Dans une semaine baignée de musique russe, deux quatuors font valoir leurs tempéraments opposés. Borodine célèbre l’amour conjugal dans une partition emplie de lumière et de lyrisme, tandis que Chostakovitch dédie son quatuor le plus célèbre «aux victimes de la guerre et du fascisme» tout en faisant un bilan de sa propre vie.
Programme
Quatuor à cordes n° 2, en ré majeur, op. 20
Quatuor à cordes n° 8, en do mineur, op. 110
Distribution
«Je me suis dit que si je mourais un jour, personne ne songerait à écrire une œuvre à ma mémoire. Aussi ai-je décidé de l’écrire moi-même. On pourrait mettre sur la couverture : “Dédié à la mémoire de l’auteur de ce quatuor.”». C’est en 1960 que, sous le coup de la découverte de Dresde en ruine, Chostakovitch écrit cette partition en trois jours. Entre sarcasmes féroces et douleur recueillie, l’œuvre évoque le joug du régime stalinien, la guerre, le destin tragique des juifs. Mais les nombreuses autocitations en font également un hommage du compositeur à lui-même, signé par le motif dont il parsème ses partitions : D[mitri] SCH[ostakovitch], soit ré, mi bémol, do, si. Cette partition forme un contraste saisissant avec le Second Quatuor (1881), que Borodine dédie à sa femme Ekaterina et où il évoque leur rencontre et les prémices de leur amour, à Heidelberg, vingt ans plus tôt. Le «Notturno» central est une superbe mélodie de violoncelle puis de violon à la douce mélancolie.