Entre deux concerts symphoniques placés sous la direction de Nikolaj Szeps-Znaider, les musiciens de l’Orchestre national de Lyon partagent un précieux moment d’intimité avec leur directeur musical. Derrière la page de jeunesse particulièrement fiévreuse de Mendelssohn et le quintette doux et lumineux du Brahms de maturité se dessine la présence d’une même figure tutélaire : Beethoven.
Programme
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Felix Mendelssohn Bartholdy
Quatuor à cordes n° 2, en la mineur, op. 13
28 min -
Johannes Brahms
Quintette à cordes n° 2, en sol majeur, op. 111
40 min
Distribution
Comment peut-on composer à l’âge de 17 ans une œuvre aussi douloureuse ? Reprenant les premières notes d’un lied conçu quelques semaines plus tôt (Est-ce vrai ? Est-ce vrai que toujours tu m’attends ?), Mendelssohn ouvre son Deuxième Quatuor sur une terrible question, «Ist es wahr ?» [«Est-ce vrai ?»], qui conduira le quatuor sur un chemin sombre et exalté. Impossible de ne pas y voir une référence au célèbre «Muß es sein» [«Cela doit-il être ?»] du Seizième Quatuor de Beethoven, qui vient de mourir. Ramenée par le violon à la fin de la partition, la question initiale demeurera sans réponse. Le Deuxième Quintette à cordes est au contraire une partition du crépuscule : Brahms pensait que ce serait sa dernière composition de musique de chambre, avant d’offrir à la clarinette quatre magnifiques opus. Composé dans la quiétude de la station thermale autrichienne de Bad Ischl, il baigne dans une lumière douce, non sans quelques embrasements de passion, et se conclut dans l’énergie d’un finale aux accents hongrois.