«Quelle place Ravel a-t-il faite à l’amour ?» se demandait son amie la pianiste Marguerite Long. D’une pudeur maladive, le compositeur vécut en solitaire, laissant à la musique le soin de traduire les passions et les soubresauts de son cœur. Dans cette partition si lumineuse, si frémissante, s’est-il rêvé Daphnis à la recherche de Chloé, enlevée par des pirates selon un vieux récit grec ? Sortis d’un opéra-comique, Béatrice et Bénédict offrent de l’amour une image plus épicée, pour le meilleur et pour le pire. De la pièce shakespearienne (Beaucoup de bruit pour rien), l’ouverture de Berlioz préserve le rire, mais les moqueries des amants traduisent peut-être la peur d’aimer. Le violoncelle de Saint-Saëns est-il plus apte à chanter l’amour ? S’il se fait Cygne dans Le Carnaval des animaux, il déploie bien d’autres images dans les deux concertos. Fervent défenseur de ces partitions, Steven Isserlis livrera du Premier Concerto le lyrisme et les humeurs changeantes, l’exquise tendresse et les cris passionnés.

Concert Avant-scène le jeudi à 19h et le samedi à 17h.
L’AO s’engage aux côtés du Conservatoire national supérieur musique et danse de Lyon dans l’accompagnement professionnel de ses étudiants en fin de cursus. L’objectif est de donner aux artistes musiciens de demain l’opportunité de se produire dans des conditions professionnelles. Une heure avant certains concerts, ces jeunes talents vous offrent un prélude musical de haut vol, parfois surprenant ou décalé, en écho avec le concert qu’il précède. Grande salle, placement libre sur présentation du billet (durée : 20 minutes).

Jeudi 11 mai à 19h
Marin Marais Les Voix humaines (Deuxième Livre de pièces de viole)
Jacques-Martin Hotteterre Allemande «La Fontainebleau», Sarabande «Le Départ», Air «Le Fleuri» et Gavotte «La Mitilde» en sol majeur (Pièces pour la flûte traversière op. 2), 
Marin Marais Sarabande «La Désolée» (Deuxième Livre de pièces de viole)
Marin Marais Gigue «La Petite» (Troisième Livre de pièces de viole 1711), 
Jean-Baptiste Drouard de Bousset Pourquoy doux rossignol (Quatorzième Livre d’airs sérieux et à boire)

Trio Les Étourdi·e·s : Armance Merle flûte et traverso – Juliette Guichard viole de gambe – Jonathan Zehnder théorbe

Samedi 13 mai à 17h
Henri Dutilleux Quatuor à cordes «Ainsi la nuit»

Quatuor Thalia : Ida Zurfluh et Clotilde Sors violon – Chloé Fesneau alto – Esther-Héléna Richard violoncelle