Avec la Dixième Symphonie, l’Orchestre national de Lyon et son directeur musical parachèvent l’intégrale des symphonies de Mahler entamée il y a trois ans. Le Deuxième Concerto de Brahms, sous les doigts de Daniil Trifonov, offre un luxueux complément à cette entreprise colossale, restée inachevée après un seul mouvement.
Programme
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Gustav Mahler
Adagio de la Symphonie n° 10, en fa dièse majeur
25 min -
Johannes Brahms
Concerto pour piano et orchestre n° 2, en si bémol majeur, op. 83
46 min
Distribution
Mort à l’âge de 50 ans, Mahler n’aura su déjouer la fatalité du chiffre neuf. Comme Beethoven, Schubert et Bruckner avant lui, il s’est arrêté au seuil de sa dixième symphonie, dont seul le premier mouvement a abouti. Cet Adagio débute par une mélodie d’altos que Mahler demande piano «mais très chaleureuse». Il nous conduit ensuite vers un terrible climax, effleurant quelques idées plus heureuses mais ne se déparant jamais de sa mélancolie. Par ses dimensions inhabituelles – quatre mouvements, comme une symphonie –, le Deuxième Concerto a la stature pour compléter cette symphonie promise à être colossale. Nul doute que Mahler aurait goûté la quiétude de cette partition, conçue dans ces paysages alpins que lui-même aimait tant, et cet appel des montagnes qui se manifeste dès la magnifique mélodie de cor initiale. Après deux récitals inoubliables à l’Auditorium (les Études d’exécution transcendante de Liszt en 2014, l’Art de la fugue de Bach en 2022), c’est peu dire que Daniil Trifonov y est attendu.