Notes de programme

Halloween

Retour au concert des ven. 29, sam. 30  et dim. 31 oct. 2021

Générique détaillé

Sergueï Prokofiev (1891-1953)
«Capulets et Montaigus», extrait de la suite d’orchestre n° 2 de Roméo et Juliette, op. 64 ter

Modest Moussorgski (1839-1881)
Une nuit sur le mont Chauve

Bernard Herrmann (1911-1975)
Prélude, «Le Meurtre» et Finale extraits de la suite d’orchestre de Psychose [Psycho, Alfred Hitchcock, 1960]

Hector Berlioz (1803-1869)
«Songe d’une nuit de sabbat», extrait de la Symphonie fantastique, op. 14

Camille Saint-Saëns (1835-1921)
Danse macabre, op. 40

Alexandre Desplat (né en 1961)
Suite d’orchestre de Harry Potter et les Reliques de la mort [Harry Potter and the Deathly Hallows, David Yates d’après le roman de J. K. Rowling, 2010 et 2011]

John Williams (né en 1932)
Ouverture, extraite de la suite d’orchestre n° 1 des Dents de la mer [Jaws, Steven Spielberg, 1975]

Orchestre national de Lyon
Anton Holmer 
direction
Thomas Bloch ondes Martenot, cristal Baschet, waterphone
Gabriele Agrimonti improvisations à l’orgue
Bruno Bayeux comédien
Jean-Christophe Hembert mise en scène
Fabrice Oudin mise en lumière
Fanny Gamet mise en espace et accessoires

Avec la complicité de Violette et Berlingot, confiserie authentique lyonnaise.

Avec le soutien de la Maison de la musique contemporaine.

Introduction

Tout est bizarre ce soir… L’Auditorium serait-il hanté par une sorcière ? 

Renseignements pris, c’est une sorcière mélomane. Elle a même accepté de nous faire partager sa play-list, jouée par l’Orchestre national de Lyon et son chef Anton Holmer !

On y trouve sans surprise des musiques qui font peur. La Danse macabre de Camille Saint-Saëns fait entendre le violon du diable et l’entrechoc des ossements, avant le lever du jour et le chant du coq. Dans Une nuit sur le mont Chauve de Modest Moussorgski et le «Songe d’une nuit de sabbat» extrait de la Symphonie fantastique d’Hector Berlioz, l’orchestre décrit les rassemblements de sorcières à minuit sonné.

Tiré de la suite d’orchestre n° 2 du ballet de Sergueï Prokofiev Roméo et Juliette, «Capulets et Montaigus» traduit le combat à mort que se livrent les deux familles rivales. Et comment ne pas trembler en entendant les terrifiantes bandes originales des chefs-d’œuvre du septième art que sont Psychose d’Alfred Hitchcock, Harry Potter et les Reliques de la mort de David Yates et Les Dents de la mer de Steven Spielberg.

Entre deux morceaux orchestraux, la sorcière nous conduit dans le laboratoire où elle prépare ses potions magiques. Deux musiciens accompagnent ses incantations : Thomas Bloch, avec ces instruments insolites que sont les ondes Martenot, le cristal Baschet et le waterphone ; et Gabriele Agrimonti, dont les dix doigts et deux pieds déchaînent le grand orgue de l’Auditorium.

Êtes-vous prêts à enfourcher vos balais ?
 

Les ondes Martenot

Cet instrument a été inventé par Maurice Martenot (1898-1980) après que, militaire dans les transmissions radio pendant la Première Guerre mondiale, il s’aperçut de «la pureté des vibrations produites par les lampes dont on fait varier l’intensité à partir d’un condensateur». C’est l’un des premiers instruments électriques au monde, le seul de cette période à avoir suscité un vaste répertoire et à être pratiqué aujourd’hui encore. Martenot commença ses expérimentations dès 1919. Mais ce n’est qu’en mai 1928 qu’il présenta ses «ondes musicales» au public, à l’Opéra de Paris.

Monophonique (ne jouant qu’une voix à la fois), l’instrument possède trois diffuseurs : le principal (haut-parleur traditionnel), la résonance (deux possibilités : un diffuseur ancien nommé palme, en forme de flamme, dont les cordes placées sur une caisse de résonnance et accordées permettent au son de se prolonger en vibrant par sympathie, ou la plus récente résonance formé de ressorts qui permet le même résultat mais avec plus puissance), et le métallique (un gong mis en vibration par un moteur, le métal remplaçant la membrane du haut-parleur, provoquant un halo sonore métallique de hauteur précise).

Le clavier, qui autorise une grande virtuosité, est mobile et permet un vibrato contrôlé en temps réel mais aussi les micro-intervalles.

Devant celui-ci se trouve un ruban pourvu d’une bague que l’on met à l’index de la main droite, dont la fréquence correspond à la touche qui se trouve en face d’elle. Il permet d’obtenir des glissandos, c’est-à-dire de passer graduellement d’une note à l’autre comme peut le faire un instrument à cordes sans frette ou avec la voix, sur les neuf octaves qu’autorisent les ondes.

À la main gauche, un tiroir regroupe les commandes : timbres (une centaine de combinaisons possibles), boutons transpositeurs, commandes des diffuseurs, balance, bruit rose et la touche d’intensité, très sensible, qui permet de réaliser phrasés, nuances et attaques. Cette dernière est similaire à un archet d’un violon ou d’un violoncelle : aucun son n’est émis par l’instrument si l’interprète ne l’enfonce pas.

Deux pédales (sourdine et touche d’intensité contrôlable au pied) complètent le dispositif.

Source : site de Thomas Bloch

Le cristal Baschet

Le cristal Baschet (parfois appelé orgue de cristal) est formé de 56 tiges de verre accordées chromatiquement, frottées par les doigts mouillés. Il est, en ce sens, assez proche de l’harmonica de verre (glassharmonica). Mais ici, la vibration du verre est transmise à la plaque lourde par une tige en métal de longueur variable qui détermine ainsi la fréquence (la hauteur de note). L’amplification se fait au moyen de cônes en fibre de verre fixés sur un support en bois et d’une plaque métallique de grande taille, découpée en forme de flamme. Des «moustaches» placées sous l’instrument, à droite, vibrent par sympathie pour apporter un scintillement dans les aigus.

Né en même temps que la musique concrète (Pierre Schaeffer, Pierre Henry...), les premiers synthétiseurs (Bob Moog...) et la musique électro-acoustique, le cristal en est un parent totalement acoustique, sans amplification électrique. L’ambition des frères Baschet était en effet de se rapprocher de ces sonorités qui venaient de naître au début des années 1950.

Source : site de Thomas Bloch

Le waterphone

Inventé par Richard Waters entre 1967 et 1970, il a évolué depuis lors pour former une famille d’instruments, jusqu'à l'actuel modèle waterphone MegaBass.

Un résonateur en acier contient une petite quantité d’eau que l’on peut faire bouger lorsque l’on joue l’instrument, en le tenant par son cou, afin de créer des effets d'écho aquatique et des variations de hauteur. Sur son pourtour, il est hérissé de tiges métalliques de diverses longueurs, généralement frottées avec un archet mais parfois percutées.

Le waterphone trouve son origine dans les percussions d'eau tibétaines que l'inventeur découvrit au début des années 1960, lorsqu'il était étudiant au California College of Arts and Crafts. Il entendit un peu plus tard le kalimba, un instrument d'origine africaine aussi appelé clavier à pouces. De ces rencontres naquit l'idée du waterphone. Historiquement, il peut être également être rapproché du violon de fer (aussi appelé harmonica de fer), inventé en 1744. Comme le glassharmonica et la scie musicale, il fait partie de la famille des idiophones à friction.

Source : site de Thomas Bloch

L’ORGUE DE L’AUDITORIUM

L’ORGUE EN BREF

Les facteurs d’orgue :
Aristide Cavaillé-Coll (1878)
Victor Gonzalez (1939)
Georges Danion/S. A. Gonzalez (1977)
Michel Gaillard/Manufacture Aubertin (2013)

Construit pour l’Exposition universelle de 1878 et la salle du Trocadéro, à Paris, cet instrument monumental (82 jeux et 6500 tuyaux) fut la «vitrine» du plus fameux facteur de son temps, Aristide Cavaillé-Coll. Les plus grands musiciens se sont bousculés à la console de cet orgue prestigieux, qui a révélé au public les Requiem de Maurice Duruflé et Gabriel Fauré, le Concerto pour orgue de Francis Poulenc et des pages maîtresses de César Franck, Charles-Marie Widor, Marcel Dupré, Olivier Messiaen, Jehan Alain, Kaija Saariaho, Édith Canat de Chizy, Thierry Escaich ou Philippe Hersant. Remonté en 1939 dans le nouveau palais de Chaillot par Victor Gonzalez, puis transféré en 1977 à l’Auditorium de Lyon par son successeur Georges Danion, cet orgue a bénéficié en 2013 d’une restauration par Michel Gaillard (manufacture Aubertin) qui lui a rendu sa splendeur. La variété de ses jeux lui permet aujourd’hui d’aborder tous les répertoires, de Bach ou Couperin aux grandes pages romantiques et contemporaines. C’est, hors Paris (Maison de la Radio et Philharmonie), le seul grand orgue de salle de concert en France. En juin 2019, il a accueilli la première édition à l’orgue du Concours international Olivier-Messiaen.

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