L’Opral, premier orchestre permanent
Depuis 1959, André Malraux est à la tête du ministère des Arts et Lettres mais il ne se préoccupe guère de musique. En 1965, la nomination comme directeur de la Musique du compositeur Marcel Landowski change la donne. Après avoir réorganisé la vie symphonique parisienne, avec la création de l’Orchestre de Paris en 1967, Landowski prend contact avec son ami Proton de la Chapelle afin de réfléchir, avec lui, à l’établissement d’un orchestre permanent à Lyon. Si la capitale des Gaules est choisie la première, avant Bordeaux ou Strasbourg qui étaient aussi sur les rangs, c’est en raison de la solidité de la Société philharmonique. Elle servira de noyau au nouvel orchestre, après des contrôles de fonction et le reclassement de quelques «anciens», puis le recrutement de vingt-cinq jeunes musiciens. Ainsi naît l’Opral (Orchestre philharmonique Rhône-Alpes). La nouvelle phalange, financée par la Ville avec une dotation initiale de l’État, compte à sa création quatre-vingt-quinze musiciens. Son acte de naissance officiel est signé le 22 décembre 1968. La Société philharmonique subsiste parallèlement, gérant notamment les abonnements de l’orchestre.
Louis Frémaux
La baguette de l’Opral est confiée à Louis Frémaux (1921-2017), jusque-là en poste à Monte-Carlo. Il est secondé par un jeune chef révélé au Concours de Besançon, Jacques Houtmann. L’orchestre se dote en outre d’un violon solo de classe internationale en la personne de Milan Bauer, un réfugié politique slovaque qui restera à ce poste jusqu’à sa retraite en 1981.
Un orchestre symphonique et lyrique
En 1969, à la fin de la concession accordée à Paul Camerlo, l’Opéra est retourné dans le giron municipal avec, à sa tête, Louis Erlo. Tout naturellement, l’Opral prend le chemin de la fosse (ce qui ne change guère, finalement, de l’époque de la Philharmonique où les mêmes musiciens jouaient dans l’un et l’autre orchestres). Chargé de donner une nouvelle dimension à l’«Opéra nouveau», Erlo rassemble une équipe de premier plan ; Serge Baudo est nommé directeur de la musique. Erlo propose à Louis Frémaux de diriger plusieurs productions lyriques, mais celui-ci refuse.