Les grandes dates de l’Orchestre national de Lyon

2000 : David Robertson

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David Robertson (2000-2004)

Le 18 décembre 1998, le maire de Lyon, Raymond Barre, annonce la nomination de David Robertson à compter du 1er septembre 2000. En poste auparavant à l’Ensemble intercontemporain et rompu aux musiques de l’avant-garde, le chef américain présente un profil assez différent de son prédécesseur. Alors que sous Emmanuel Krivine s’était opérée la fusion entre l’administration de l’orchestre et celle de la salle, placées toutes deux sous la direction générale de Patrice Armengau, David Robertson franchit une nouvelle étape en devenant à la fois directeur musical de l’ONL et directeur artistique de l’Auditorium (fonctions qui après lui seront à nouveau séparées).

Un répertoire nouveau

David Robertson innove sur le plan du répertoire abordé mais aussi sur la forme même du concert. Il consacre des semaines mémorables à quatre grands créateurs de notre temps : Luciano Berio (mai 2001), Steve Reich (avril 2002), Pierre Boulez (juin 2002) et György Ligeti (avril 2003). La semaine Boulez se prolongera par un enregistrement discographique et une tournée aux États-Unis qui mènera l’ONL du Carnegie Hall de New York au Royce Hall de Los Angeles (janvier-février 2003).

L’ONL aborde la musique américaine (Bernstein, Copland notamment), des musiques contemporaines plus avant-gardistes, de grands classiques du XXe siècle qu’il avait jusqu’alors peu abordé (Nielsen, Berg, Sibelius, Bartók, Janáček, Szymanowski ou des œuvres moins connues de Stravinsky notamment). En août 2002, l’ONL joue ainsi la monumentale Turangalîla-Symphonie de Messiaen au Festival d’Édimbourg, ainsi que le concerto pour violon de Stuart MacRae, avec en soliste Christian Tetzlaff ; le lendemain, aux BBC Proms de Londres, ils donnent ensemble un programme Ravel (Pavane pour une infante défunte), Stravinsky (Le Chant du rossignol), Berg (Concerto à la mémoire d’un ange), Sibelius (Cinquième Symphonie). En novembre 2003, le centenaire de la Schola Witkowski est célébré avec Le Poème de la maison de son fondateur, Georges Martin Witkowski, qui est également le père de l’ONL.
Dans le cadre du projet Silk Road de Yo-Yo Ma, l’ONL et Robertson effectuent en novembre 2001 une tournée européenne (Cologne, Amsterdam, Londres, Florence, Milan) dont le programme va du XVIIe siècle (Gabrieli) à la musique la plus récente, avec des œuvres nouvelles inspirées par les pays que traverse la route de la Soie : les concertos The Six Realms de Peter Lieberson et Through the Ancient Valley de Richard Danielpour, qui utilisent des instruments persans, et Siddharta de Claude Vivier.

Des formes de concert innovatrices

En novembre 2000 naissent les concerts Expresso, commercialisés à l’origine par les magasins Tati : des concerts courts, grand public, présentés par le chef ou un musicien, le tout pour un prix très modique. L’ONL sort du classique pour accompagner Abdullah Ibrahim, Dianne Reeves, Wayne Shorter, Christian Escoudé ou David El-Malek. En collaboration avec l’Institut Lumière se mettent en place des ciné-concerts où l’orchestre accompagne de grands classiques du cinéma muet.

L’orchestre tisse également des liens avec d’autres institutions lyonnaises comme le Théâtre des Célestins, la Maison de la danse, le musée des Beaux-Arts, le musée d’Art contemporain. Les actions de pédagogie et de médiation, instaurées sous Emmanuel Krivine, prennent un nouvel essor : Mercredis musicaux (sortes de «visites guidées» du répertoire à destination des enfants), Jardins musicaux qui accueillent les plus jeunes pendant les concerts des grands, concerts scolaires préparés en classe, Chantiers de la création musicale associant des classes d’écoles primaires à la naissance d’une œuvre musicale, Académie de l’ONL regroupant deux orchestres de jeunes (Orchestre des jeunes et Orchestre des juniors), Propos d’avant concert, … Est également instauré un concert annuel gratuit réservé aux étudiants.

La musique de chambre prend elle aussi de l’ampleur, avec seize concerts annuels répartis entre l’Auditorium et la salle Molière (Lyon V).